Des suites de danses ? Sir Simon Rattle, de plus en plus incliné vers la musique tchèque, et enfin chez lui à Prague, est plus sensible aux paysages.
Ce qui chez certains aura poussé les fantaisies de Dvořák vers l’unité symphonique ne le frôle pas pour autant : les rythmes sont vifs, et si l’orchestre reste toujours très plein, les couleurs chatoient mais sont capables soudain de cet automne qui sera au long des deux cahiers la seule expression un peu nostalgique.
Dans les splendeurs des Tchèques, Rattle fait entendre quantité de détails, d’accents, d’équilibres qui disparaissent souvent dans la furia des danses sous d’autres baguettes moins aiguisées, il infuse aussi ici où là quelques notes d’humour qui rendent le giocoso piquant, et ne parle pas seulement l’idiome national : il y a des reflets de Brahms dans son Dvořák, et même parfois un peu de Johann Strauss.
J’entends déjà les puristes crier à l’hérésie, mais ceux qui n’ont pas de bouchons d’oreilles se régaleront.
LE DISQUE DU JOUR
Antonín Dvořák (1841-1904)
Danses slaves, Cahier I,
Op. 46, B. 83
Danses slaves, Cahier II,
Op. 72, B. 147
Orchestre Philharmonique Tchèque
Sir Simon Rattle, direction
Un album du label Pentatone PTC 5187414
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Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Simon Rattle –
Photo : © Petra Hajska