Lumière dans les ténèbres

Un Dream of Gerontius de plus ? L’œuvre a connu, au studio comme au concert quelques incarnations majeures, et des chanteurs relevés depuis l’ère du 78 tours, chaque génération aura apporté sa pierre à l’édification d’une discographie où les versions se disputent en excellence, Paul McCreesh et ses Gabrieli en délivrant voici deux ans la première proposition historiquement informée.

Edward Gardner porte sur l’œuvre un regard aiguisé, en dégage des lignes claires, une éloquence stylisée, plus proche de la rectitude de Boult que de l’espressivo de Barbirolli.

Informé de cette filiation, chacun saura choisir, mais il faudra de toute façon entendre le Gerontius d’Allan Clayton, où ressuscite le chant ardent d’Anthony Rolfe Johnson (dans la trop peu connue proposition de Vernon Handley à Liverpool) : quelle subtilité tout au long de I went to sleep…. Magnifique Ange très maternel (et pourtant un peu wagnérien) de Jamie Barton – leur dialogue de la seconde partie sait bouleverser –, James Platt Ange d’Agonie saisissant, d’une présence si inquiétante.

Tous sont portés par le geste fluide d’Edward Gardner, qui s’éclaire soudain pour les radieux chants des Chérubins, moment merveilleux d’un concert qui méritait d’être immortalisé au disque.

LE DISQUE DU JOUR

Sir Edward Elgar (1857-1934)
The Dream of Gerontius,
Op. 38

Allan Clayton, ténor
(Gerontius)
James Platt, basse
(Priest, Angel of the Agony)
Jamie Barton,
mezzo-soprano (Angel)

London Philharmonic Orchestra
London Philharmonic Choir
Hallé Choir

London Philharmonic Choir and Orchestra
Edward Gardner, direction

Un album du label LPO Live 0138
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Photo à la une : le chef Edward Gardner – Photo : © Jason Bell