Trop moderne ? Le Roi et ses familiers y assistèrent, furent-ils aussi interdits que Le Cerf de La Vieville qui tançait l’ouvrage de « méchant opéra de Médée » ? Reprenant les schémas de Lully, cinq actes avec scènes de magie noire Continuer la lecture de Funeste passion
Archives par mot-clé : Alpha Classics
Solaire
Dans l’entrée de l’Allegro, Howard Griffiths fait sourire les bois, voudrait-il signifier à Aaron Pilsan que Mozart a écrit ici son concerto le plus absolument heureux ? Pourtant le pianiste entre discrètement, et même avec une nuance un peu nostalgique Continuer la lecture de Solaire
Drames sans paroles
Je sais Juliette Journaux cheffe de chant, je la sais aussi avide de transcriptions qui veulent enclore dans le grand meuble ce monde vocal, son pain quotidien et sa passion Continuer la lecture de Drames sans paroles
Le Fantôme
Une Sonate ? Une symphonie. Konstantin Igumnov, découvrant ce fleuve de musique, conseilla à Rachmaninov d’y tailler des allées, ce qu’il fit. Heureusement, Lukas Geniušas préfère rester fidèle à la version princeps que le compositeur avouait « sauvage et longue » Continuer la lecture de Le Fantôme
Sacro-profano
Giovanni Legrenzi fut à Venise ce trait d’union entre les Anciens et les Modernes. Il avait hérité sa science vocale de l’âge d’or des madrigalistes, Caldara comme Vivaldi furent ses élèves, apprenant d’abord du compositeur d’opéra alors même que son génie s’employa autant à la musique spirituelle.
Sous sa plume aussi inspirée qu’habile la frontière entre le profane et le sacré est ténue, Rinaldo Alessandrini l’a bien compris, mettant le même théâtre aux admirables madrigaux qui se souviennent des raffinements de Luzzasco Luzzaschi, comme à la Litanie ou à l’icone dorée de l’admirable Salve regina : on se trouve transporté dans les ténèbres joaillières de San Marco, grâce aussi à la prise de son qui simule l’acoustique d’une église (alors que l’enregistrement fut effectué au Studio 3 du Parco della Musica de Rome). Disque idéal pour approcher cet univers où l’écriture polyphonique déploie de fabuleux lacis harmoniques.
Vous pourrez aller ensuite à cette Mort du cœur pénitent, théâtre des passions et du repentir, du péché et de l’absolution. La nouvelle proposition d’Olivier Fortin décale le propos après celle, plus appuyée, d’Andrea Marcon et de ses Sonatori (Divox). Dès la Sinfonia, recueillie, belle comme une prière, on entre dans la parabole spirituelle.
Ce cœur mis à nu bat aux tempos de sa pénitence, Olivier Fortin et ses amis instrumentistes entourant le Pêcheur avec d’infinies subtilités où les cordes pincées mettent leurs gouttes d’or pur. Chanteurs magnifiques, à commencer par le Peccatore, de Raffaele Giordani, dont le ténor de fort caractère à un petit côté Orfeo, mais comment ne pas entendre que le chant stylé et historiquement informé de Cristina Fanelli et d’Hana Blažíková, celui aussi du trio des voix masculines du Coro di pene trouvent cet équilibre fragile entre piétisme et expressionisme qui faisait défaut à la lecture uniment opératique d’Andrea Marcon ? Ici, l’itinéraire spirituel de l’âme rayonne dans ce théâtre de l’intime, cœur d’une partition secrète, plus fascinante à mesure des écoutes.
LE DISQUE DU JOUR
Giovanni Legrenzi
(1626-1690)
Alma redemptoris mater
Albescite flores, virescite frondes
Qui non renuntiat omnibus
Ave, regina caelorum
Obstupescite caelites,
obmutescite angeli
Quis ascendit in montem
sanctum sion?
Lettanie
Exultemus omnes et laetemur, filiae ierusalem
Adoramus te, sanctissimam crucem
Regina caeli laetare
Expergiscimini mortales, surgite a somno
Venite omnes, currite populi
Salve regina, mater misericordiae
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction
Un album du label naïve classique OP30579
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Giovanni Legrenzi
(1626-1690)
La morte del cor penitente
Raffaele Giordani, ténor
(Le pêcheur)
Cristina Fanelli, soprano
(La Pénitence)
Hana Blažíková, soprano (L’espérance)
Le chœur des peines
William Shelton, contre-ténor
Manuel Nuñez Camelino, ténor
Romain Bockler, basse
Ensembles Masques
Olivier Fortin, direction
Un album du label Alpha Classics 975
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Photo à la une : le compositeur Giovanni Legrenzi (XVIIIe siècle) –
Photo : © Civico museo bibliografico musicale in Bologna