Daniel Barenboim, s’emparant de la baguette du chef d’orchestre, savait déjà son compositeur d’élection : Anton Bruckner. Otto Klemperer lui avait montré la voie, His Master’s Voice lui demandant avec l’orchestre même de son mentor Continuer la lecture de Son univers
Archives par mot-clé : Deutsche Grammophon
Nurserie
Commencez par le second disque : Daniil Trifonov s’immerge dans les petits poèmes lyriques que sont les vingt-quatre vignettes de l’Album pour les enfants, cycle merveilleux qu’il sauve de toute tentation didactique. Son toucher vise à l’intime, et déploie une palette d’une subtilité inépuisable.
L’élégance nostalgique qu’il infuse magnifie ce voyage vers l’enfance où Tchaïkovski semble avoir écrit un journal intime. Les pages les plus anecdotiques comme la célèbre Sérénade napolitaine qu’on connaît sous d’autres vêtures sont désarmantes de poésie, et la prière finale (Dans l’église) sonne telle une confession lourde de regrets qui ne saurait être d’un enfant.
Il prendra à contre-pied la grande suite tirée par Mikhail Pletnev de La Belle au bois dormant, qui la voulait brillante. Daniil Trifonov préfère l’éloigner des grands gestes du ballet pour la métamorphoser en une narration, mi conte mi rêve : ce clavier sait si bien se faire onirique.
Qu’il parvienne à sauver la Sonate, Op. 80 de ses raideurs, à rendre si convaincant le redoutable Thème original et variations, laisse espérer pour demain d’autre cycles revisités par ses talents poétiques : le piano de Tchaïkovski, si méprisé, si rarement compris, a trouvé son aède.
LE DISQUE DU JOUR
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Thème original et variations
en fa majeur, Op. 19, TH 133 No. 6
Sonate pour piano (No. 2)
en ut dièse mineur,
Op. 80, TH 123
Album pour les enfants,
Op. 39, TH 141
La Belle au bois dormant,
Op. 66, TH 13 – Suite de concert pour piano seul élaborée par Mikhail Pletnev
Daniil Trifonov, piano
Un album de 2 CD du label Deutsche Grammophon 486 7471
Acheter l’album sur le site du label Deutsche Grammophon ou sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : le pianiste Daniil Trifonov – Photo d’origine : © Dario Acosta
Con fuoco
Quel feu dans le Finale de la 9e de Dvořák, quelle poésie expressionniste dans son Largo, et quelle fantaisie soudaine dans l’épisode des musiciens, toute la Moravie s’invite chez les Berliner. Continuer la lecture de Con fuoco
Altitude
Novembre 1978, premiers sillons sous étiquette jaune. Itzhak Perlman retrouve Seiji Ozawa à Boston, d’entre tous les chefs celui qui lui inspirera une teinte lyrique singulière, et en profite pour Continuer la lecture de Altitude
Le pianiste des paradoxes
Arturo Benedetti Michelangeli sut se faire discret au disque. Une poignée de microsillons pour His Master’s Voice pour le temps de (relative) jeunesse, une autre pour la Deutsche Grammophon la maturité atteinte Continuer la lecture de Le pianiste des paradoxes