Ce n’est pas faire injure à François-Xavier Roth et à ses Siècles, moins encore à Tabea Zimmermann, que d’avouer que j’ai sauté à pieds joints par-dessus leur Harold en Italie aussi surprenant que déconcertant : cet orchestre éruptif, cet alto magique, vrai personnage, ont leurs atouts Continuer la lecture de Nuits obscures
Archives par mot-clé : Stéphane Degout
Les voix de Claude
La belle anthologie ! Les mélodies de Debussy, en dehors des Bilitis, ne sont pas si courus que cela, et il semblait impossible d’y réunir les deux sexes par des voix aussi versées dans cet univers.
Magnifique de bout en bout, Sophie Karthäuser Continuer la lecture de Les voix de Claude
Ténèbres en lumière
Lorsqu’en 1979 parurent coup sur coup deux intégrales des Leçons de ténèbres de Marc-Antoine Charpentier signées par René Jacobs et Jean-Claude Malgoire (avec Helen Watts, si émouvante Continuer la lecture de Ténèbres en lumière
L’âge d’or
Les Chansons madécasses, ce chef-d’œuvre radical de Ravel, ont été confisquées par les mezzo-sopranos, souvent avec génie. Pourtant les poèmes d’Evariste Parny désignent clairement leur locuteur : un homme.
Je connaissais pourtant la version de Jean-Christophe Benoît, je ne m’en suis souvenu lorsque Bernard Kruysen m’offrit à l’été 1989 son propre enregistrement, où le rejoignaient Frans Vester, Anner Bijlsma et Gérard van Blerk (BR Klassik, cherchez ça !). Quel choc, soudain l’œuvre paraissait si moderne, si sombre, si âpre !
Je retrouve cette sensation de redécouverte en écoutant, médusé, le ton furieux, les mots amers, le style parfait qu’y met Stéphane Degout, merveille funeste qui s’étend même aux langueurs de la dernière mélodie. Le violoncelle percussif d’Alexis Descharmes, la flûte mordante ou pâmée de Matteo Cesari font avec le piano un petit orchestre évocateur. Ces Histoires naturelles, où Cédric Tiberghien crée des décors debussystes, ne sont peut-être pas assez « sèches », mais l’humour est désopilant tant ensemble ils les jouent « sérieusement ».
Mais l’essentiel du récital (car on est au concert) est dévolu à Poulenc, le duo s’y sublime car le pianiste et le chanteur sont écrits absolument au même niveau, surtout pour les cycles sur des poèmes d’Apollinaire réunis ici, Stéphane Degout en saisissant la fantaisie profonde, les étranges rêveries, enlaçant sa voix dans le clavier diseur de Cédric Tiberghien qui parle autant que lui.
Quel grand duo, probablement celui qu’on attendait depuis si longtemps pour la mélodie française, depuis celui de Bernard Kruysen et Noël Lee. Duparc et Debussy les attendent demain. Jolie idée, le disque s’ouvre sur la voix d’Apollinaire qui dit Le pont Mirabeau.
LE DISQUE DU JOUR
Francis Poulenc (1899-1963)
Le bestiaire, FP 15
Montparnasse, FP 127/1
Hyde Park, FP 127/2
Calligrammes, FP 140
Quatre poèmes de Guillaume Apollinaire, FP 58
Banalités, FP 107
Maurice Ravel (1875-1937)
Chansons madécasses, M. 78
Histoires naturelles, M. 50
Stéphane Degout, piano
Alexis Descharmes, violoncelle
Matteo Cesari, flûte
Cédric Tiberghien, piano
Un album du label B Records LBM009
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Photo à la une : © Julien Benhamou
Pelléas et Mélisande : drame symboliste et musique impressionniste
Pelléas et Mélisande est une œuvre à part dans l’univers lyrique. C’est le seul vrai opéra de Debussy, très caractéristique de son approche musicale que l’on compare souvent pour simplifier à l’impressionnisme. C’est aussi le premier opéra (1902) à marquer la rupture avec les opéras romantiques ou wagnériens Continuer la lecture de Pelléas et Mélisande : drame symboliste et musique impressionniste
