Si vive cette Ouverture de Così fan tutte ! Julien Chauvin en fait virevolter les sentiments avec une pointe d’humour qui précipite les cordes, fait persifler les bois, comme j’aurais aimé entendre la suite, un jour peut-être, car ce Mozart si alerte est bien celui des opéras, ce que la Symphonie concertante, lancée comme une sérénade de plein air affirmera aussi.
La beauté des timbres réunis du violon de Julien Chauvin et de l’alto d’Amihai Grosz fait de vrais duos lyriques, émotion à fleur d’archet qui culminera dans un Andante éperdu, pas entendu porté par une tel degré d’espressivo depuis les versions de Joseph et Lillian Fuchs.
Impétueuse, prise large sans renoncer aux apports d’une interprétation historiquement informée, la 39e Symphonie retrouve pourtant le ton majestueux des grands aînés, Klemperer, Krips : le paradoxe vaut d’être souligné, preuve que Julien Chauvin aura apporté à la trilogie finale, qui se boucle ici, un éclairage inédit dans le sérail des « baroqueux ».
J’espère bien qu’Alpha Classics le fera poursuivre chez Mozart.
LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Così fan tutte, KV 588 –
Ouverture
Sinfonia concertante pour
violon, alto et orchestre en mi bémol majeur, K. 364/320d
Symphonie No. 39 en
mi bémol majeur, K. 543
Julien Chauvin, violon, direction musicale
Amihai Grosz, alto
Le Concert de la Loge, direction
Un album du label Alpha Classics 996
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Photo à la une : le violoniste Julien Chauvin – Photo : © Franck Juery