Archives par mot-clé : Scylla et Glaucus

Lyrique

Leila Schayegh avait posé un nouveau modèle pour les Concertos de Leclair : tout un théâtre de sentiments, un espressivo continuel que sa virtuosité animait d’une fantaisie assez incroyable. C’était peut-être faire un peu trop Leclair répondant à Vivaldi, ce qui pour les six Concertos de l’Opus 7 s’entendait, moins pour les six de l’Opus 10.

D’ailleurs, Stéphanie-Marie Degand inverse l’ordre, commençant par le second cahier. Son archet ample, altier, serein n’appuie pas les italianismes, sa virtuosité est invisible, qui triomphe sans une goutte de sueur des triples cordes, des vertigineuses chanterelles, mais ce qui surprend l’oreille est d’abord le chant déployé dans les Arias, les Largos, c’est le Leclair de Scylla et Glaucus, le génie lyrique qui s’invite soudain, donnant aux Concertos un ton plus français.

Les Allegros n’oublient pas la danse, le nuancier de La Diane Française offrant des arrière-plans aux perspectives inédites. Elles ne sont pas des décors, mais participent de cette poétique qui cherche sans cesse la veine lyrique que cet archet souvent profond sonde avec des ressources expressives sans jamais ne rien souligner en particulier. Il semble que l’équilibre miraculeux réussi par Monica Huggett pour seulement quatre Concertos (Hypérion) soit ici retrouvé ; écoutez seulement !

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Marie Leclair
(1697-1764)
6 Concertos pour violon, cordes et basse continue,
Op. 10

6 Concertos pour violon, cordes et basse continue,
Op. 7

Stéphanie-Marie Degand, violon, direction
La Diane Française

Un coffret de 3 CD du label NoMadMusic NMM122
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Photo à la une : la violoniste Stéphanie-Marie Degand –
Photo : © NoMadMusic

L’âge d’or

Quasi vingt années, et les plus fructueuses, les plus aventureuses aussi, pour John Eliot Gardiner et ses English Baroque Soloists. Michel Garcin fit le voyage à Londres avec Peter Willemoës Continuer la lecture de L’âge d’or

Fêter Mondonville

Quel bonheur éclatant s’échappe de toutes les œuvres de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville ! L’élan des thèmes, la profusion de l’orchestre qui imagine tant de couleurs, la noblesse du chant qui sait toujours saisir l’expression juste Continuer la lecture de Fêter Mondonville

Trop malheureux Glaucus

1986 : Erato enregistrait dans la foulée des représentations de l’Opéra de Lyon ce Scylla et Glaucus que Gardiner avait sorti de la poussière des bibliothèques en 1979, donnant l’ouvrage au concert à Londres. Quoi ! alors que Rameau développait son style ultime, un compositeur connu seulement jusque-là par une brillante série Continuer la lecture de Trop malheureux Glaucus